Un article de Chloë Boulanger, chargée de projet aux opérations et aux partenariats régionaux
Pour l’économie du Québec, majoritairement composée de PME, les centres de transfert de technologie permettent aux entreprises de toutes tailles, d’accéder à des écosystèmes spécialisés dans les innovations. Il s’agit d’une opportunité essentielle pour favoriser l’innovation et le développement concurrentiel des entreprises, particulièrement dans un contexte où celles-ci sont appelées à s’adapter de plus en plus rapidement. Research Inforsource Inc. publiait dernièrement le palmarès des 50 collèges les plus performants en recherche au Canada. Dans ce texte, Innofibre décortique ces résultats et profite de l’occasion pour parler du rôle des centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) pour le développement des PME du Québec et du Canada.
Trois-Rivières : #1 au Canada
Pour une troisième année consécutive, le Cégep de Trois-Rivières atteint la première position du classement Canada’s Top 50 Research Colleges. Cette reconnaissance consolide au Cégep le statut de leader en recherche au Canada pour le travail de ses trois CCTT : Innofibre – Centre d’innovation des produits cellulosiques, le Centre collégial de transfert de technologie en télécommunications (C2T3) et le Centre de métallurgie du Québec (CMQ).
En plus de la première position au classement général, le Cégep de Trois-Rivières atteint les premières positions dans la catégorie des collèges de petites dimensions (small colleges), pour les classements suivants :
- 1er pour le plus grand nombre partenariats de recherche
- 1er pour le plus grand nombre de projets de recherche complétés
- 1er pour le plus grand nombre d’étudiants rémunérés
- 1er pour les revenus de recherche provenant de l’industrie
Figure 1 Le Cégep de Trois-Rivières compte 3 centres collégiaux de transfert de technologie
Le Québec se taille une place de choix
La Mauricie fait bonne figure au classement pour l’ensemble de ses institutions de recherche. Les deux cégeps de la région occupent une place enviable dans le palmarès. Le Cégep de Shawinigan se positionne au 18e rang avec le Centre National en Électrochimie et en Technologies Environnementales (CNETE).
Dans l’ensemble, le Québec se classe envieusement avec 4 cégeps qui figurent dans les quinze premières places de ce palmarès : soit le Cégep de la Gaspésie et des Îles au 8e rang avec ses 3 CCTT : le Centre d’initiation à la recherche et d’aide au développement durable (CIRADD), Merinov et Nergica, le Collège de Maisonneuve au 13e rang avec ses 3 CCTT : le Centre d’études des procédés chimiques du Québec (CÉPROCQ), l’Institut de technologies des emballages et du génie alimentaire (ITEGA) et l’institut de recherche sur l’immigration et les pratiques interculturelles et inclusives (IRIPII), et le Cégep de la Pocatière au 14e rang avec ses 3 CCTT : Solutions Novika, Biopterre et Optech.
Innofibre, se développer en proposant des solutions concrètes aux enjeux d’aujourd’hui
Chez Innofibre, le développement du Centre se poursuit. L’équipe composée de 56 personnes a accueilli 10 nouvelles ressources au cours de l’année 2021-2022 : 4 chercheurs, 4 techniciens, 1 enseignant et 1 adjointe administrative. C’est une équipe multidisciplinaire dont les projets actifs touchent un large spectre de sujets : les produits biosourcés, les bioprocédés, la bioénergie, la valorisation de la biomasse résiduelle, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la décarbonation de l’industrie lourde, les emballages recyclables ou compostables en sont quelques exemples. Des technologies et des produits qui sont des solutions innovantes à de nombreux enjeux environnementaux actuels tels que la transition énergétique ou la substitution des produits d’origine fossile. L’attrait pour ces technologies vertes explique en partie la hausse importante des mandats réalisés, ceux-ci ayant passé de 212 pour l’année 2020-2021 à 256 en 2021-2022. Innofibre multiplie les projets collaboratifs de recherche. Pour cette période, le CCTT a réalisé 32 projets réunissant des entreprises tout le long de la chaîne de valeur et impliquant des centres de recherche collégiaux et universitaires partenaires. Les chercheurs d’Innofibre se sont impliqués dans 16 regroupements stratégiques industriels afin de présenter les avancées technologiques et pour prendre connaissance des besoins de l’industrie. Le Centre a aussi formé 52 étudiants stagiaires, soit 36 étudiants collégiaux et 16 étudiants universitaires.
Figure 2 : Des membres de l’axe de recherche dédiée à la chimie biosourcée réalisant des extractions de molécules sur des résidus forestiers
L’importance de la recherche collégiale appliquée
Selon Tech-Access, un organisme canadien sans but lucratif dont la mission est d’étendre la portée des 60 centres d’accès à la technologie (CAT), les bénéfices sont nombreux de faire affaire avec ses membres : « Un CAT est un partenaire de confiance en matière de R&D appliquée. C’est un centre spécialisé de R&D affilié à un collège qui offre aux entreprises canadiennes, en particulier aux PME, des services de recherche appliquée et d’innovation afin de produire de nouveaux prototypes, d’augmenter l’échelle de fabrication, de réduire les coûts, de résoudre des défis commerciaux uniques, et d’offrir une formation personnalisée sur les équipements les plus récents et les technologies émergentes ».
Dans une entrevue donnée récemment au journal Les affaires, Luc Sirois, l’Innovateur en chef du Québec, affirmait que la recherche au sein des entreprises ralentissait au Québec. Les montants investis directement en R-D par les entreprises sont en déclin. Toujours selon lui, l’écosystème de recherche demeure méconnu par les entrepreneurs et cela représente un frein à l’innovation pour les entreprises d’ici.
Au Québec, 59 centres collégiaux de transfert de technologie et de pratiques sociales forment le Réseau des CCTT – Synchronex. Ce réseau regroupe plus de 2 400 experts de l’innovation et de la recherche appliquée. Les petites et moyennes entreprises ont l’opportunité de travailler avec des experts de l’innovation dans leur secteur d’activité, sans avoir à supporter le coût de ces ressources à l’interne.